L’Eglise catholique ne déploiera pas ses observateurs électoraux aux législatives et régionales prochaines. Selon le président de la Conférence des Évêques du Togo (CET) Mgr Benoit Alowonou, la demande de l’Église catholique du Togo dans ce sens, a été rejetée par les autorités compétentes. Quand on considère qu’en 2020, l’Eglise catholique a été interdite d’observation électorale, le processus a été émaillé de graves irrégularités, on se demande ce qu’on veut cacher à travers ce refus.
Pour l’Evêque de Kpalimé, c’est un devoir des citoyens, de contribuer à la transparence des élections qui se déroulent chez eux. À ce sujet, indique-t-il, l’Église catholique, par sa commission justice et paix, a fait la demande de participation de 500 observateurs. Il affirme que la demande a été refusée, parce que l’église n’aurait pas justifié la source du financement de sa mission d’observation.
« Ce n’est pas la première fois que nous sommes récusés pour ce motif. Nous avons toujours répondu à ce sujet que nos observateurs étaient des bénévoles venus des sept diocèses du Togo. Nous n’avons pas besoin de financement, parce que les paroissiens, ce sont des fils et des filles du pays, des citoyens. Puisque nous n’avons pas pu justifier l’injustifiable, on nous a dit que nous ne pouvons pas », a révélé Mgr. Benoit Alowonou.
Toutefois, l’Evêque de Kpalimé invite à la prière et réitère l’appel de la CET à l’intention des décideurs à être toujours à l’écoute de l’aspiration du peuple.
En février 2020, l’Eglise catholique s’est vue refuser une observation électorale de la présidentielle qui s’est révélée monstrueusement émaillée d’irrégularités. Le candidat de la DMK, feu Gabriel Kodjo Messan Gbéyomé se disant ‘’volé’’, s’est auto proclamé président élu avant de prendre le chemin de l’exil où, malheureusement il a rendu l’âme, quelques semaines après le décès également en exil de l’Archevêque Emérite de Lomé, Mgr. Philippe Fanoko Kpodzro dont le mouvement la DMK a soutenu la candidature d’Agbéyomé en 2020.
Sans que le contentieux né de cette élection présidentielle ne soit réglé, le pouvoir de Lomé, par la voix du premier ministre, avait déclaré sur RFI, que cette page était tournée. Exactement, elle déclarait en octobre 2020, quelques semaines après sa nomination à la primature, ce qui suit :
« Le Togo est un pays démocratique qui a des instruments de régulation et de suivi des processus électoraux. La Commission Electorale Nationale Indépendante, la Cour Constitutionnelle ont déjà réglé cette question et je vous dis que je me concentre sur les défis économiques, sociaux, sanitaires. C’est cela qui nous préoccupe aujourd’hui (…) Je sais qu’au Togo, tout le monde a compris que cette page est tournée. Il y a des gens qui ne sont pas contents mais il faut qu’on se soumette à cela. Sinon, on ne s’en sortira jamais. (…) les autres qui n’ont pas encore compris prendront le train en marche »
Malheureusement sur le terrain, la réalité est tout autre et prend à contrepied ces propos abondamment relayés sur les médias. La DMK dont le candidat, aujourd’hui, décédé, a formé un gouvernement en exil, continue de revendiquer sa victoire à cette élection de février 2020, officiellement remportée par le président sortant, le candidat Faure Gnassingbé.
Au regard de ce qui précède, la question demeure : que compte cacher au juste le pouvoir derrière cette interdiction aux observateurs de l’Eglise catholique ? En intégralité, le courrier réponse de la Ceni, à la demande d’accréditation envoyée par le Responsable du Conseil Episcopal Justice et Paix Togo.

