Pourtant, les Togolais, dans leur majorité, croupissent dans une misère indicible
A en croire le rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lancé officiellement à Lomé mardi 18 juin, le Togo continue d’améliorer son indice de développement humain (IDH). Le pays vient de se classer 1er dans l’Uemoa. Un rapport qui suscite des spéculations moins élogieuses à l’encontre de cette institution au regard de la pire forme de misère dans laquelle végète les Togolais, dans une majorité écrasante.
Concrètement, l’indice de développement humain du Togo passe de 0,539 en 2021-2022 à 0,547 en 2023-2024, et maintient le pays à la première place dans l’espace UEMOA, pour la cinquième année consécutive. Au plan régional (CEDEAO), le Togo se classe 4ème, après le Cap-Vert, le Ghana et le Nigéria.
Selon Sandra Johnson, qui rappelle que le Togo a clairement fait le choix d’un développement centré sur l’humain, «Ces progrès sont le fruit de la performance économique portée particulièrement par la résilience de notre pays, grâce aux réformes audacieuses entreprises par le Gouvernement sous le leadership du Président de la République, contribuant ainsi à l’amélioration substantielle de la qualité de vie de nos populations».
Au regard de tout le matraquage médiatique organisée autour de l’annonce de cet événement qui nr fait ni chaud ni froid aux Togolais dans leur majorité, la question se pose de savoir le sens réel de ce folklore dans un pays où le panier de la ménagère se révèle sans cesse dégarni et où les populations tirent farouchement le diable par la queue dans un contexte marqué par un chômage endémique et une inflation galopante.
Dans le pays, la vie chère et la baisse du pouvoir d’achat ont pris en tenaille les citoyens impuissants face à l’effondrement de la classe moyenne classe. Plus que jamais, la position de la minorité dont l’attitude a été fustigée par le Chef de l’Etat s’est encore consolidée par rapport à celle de la majorité des Togolais qui végète dans une misère indicible.
Selon le gouvernement, l’élargissement de l’assiette fiscale a pour objectif de faire des réalisations qui se répercuteront sur le panier de la ménagère. Mais les retombées escomptées n’ont jamais été perceptibles par les contribuables. Au contraire, on a assisté à l’imposition de nouvelles taxes ce qui a accentué la problématique de la vie chère. Il s’agit entre autres, de la taxe sur l’habitat, la multiplication des péages avec une augmentation et extension des frais aux engins à deux roues, l’institution d’une taxe sur les véhicules à moteur (TVM) qui fait crier d’horreur les Togolais.
Dans certains milieux ruraux, pour faire face à la précarité, la pauvreté et l’indigence dans lesquelles, les ont plongées une gestion approximative des affaires publiques sur fond de détournements à la pelle, des deniers publics et de garantie d’une impunité totale aux fossoyeurs de l’économie nationale, les populations croient devoir priver leurs de leur dignité et de leurs droits réputés inaliénables pour rembourser leurs dettes. Une enquête réalisée par le réseau Women In Law and Development in Africa-Afrique de l’Ouest (WILDAF-AO) en mai-juin 2023, dans la région des Savanes, notamment dans les cantons de Kri-kri, Takpamba et Tchanaga est assez révélatrice sur la question.
En effet, selon cette enquête, l’incapacité de certains parents à rembourser les prêts du Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) constitue également une cause de mariages d’enfants dans ce même village. Les parents, contraints de marier leurs filles pour rembourser les prêts, privent ainsi ces enfants de leurs droits.
Selon l’étude, les conséquences du mariage d’enfants sont multiples et sévères. « 84,4% des jeunes filles mariées précocement abandonnent l’école. Ces filles sont souvent coupées du milieu scolaire et social, subissant des violences physiques, sexuelles et psychologiques. Elles risquent des grossesses précoces dangereuses pour leur santé et celle de leurs futurs enfants. Le mariage précoce prive ces filles de toute opportunité d’épanouissement, de scolarisation ou de formation professionnelle, compromettant ainsi leur avenir et leur capacité à contribuer au développement de leurs communautés, » affirme-t-elle.
Au regard de ce qui précède et qui est de nature à révolter les âmes les plus sensibles sur l’incapacité du pouvoir en place à garantir des conditions de vie acceptables aux populations, la question mérite d’être posée de savoir, si les auteurs du rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui table sur un soi-disant amélioration de l’indice de développement humain (IDH) qui classer le Togo 1er dans l’Uemoa, sont au courant de cette triste réalité. Au moment où les Togolais, dans leur majorité, sont en train de s’apitoyer sur leur sort, du fait de la confiscation de leurs prérogatives par un pouvoir contesté, il est lamentable et révoltant de constater que des institutions internationales fournissent à ce dernier des arguments pour transformer leurs échecs cinglants en des victoires éclatantes.
JNT

