Détenu depuis le 28 mars, le journaliste Apollinaire Mewenemesse a été libéré sous contrôle judiciaire le mardi 9 avril. Selon son avocat, Darius Kokou Atsoo, qui confirme l’heureuse information, la demande de mise en liberté avait été déposée après son interrogatoire.
Convoqué par la Brigade de re- cherche et d’investigation (BRI) de la Police nationale dans le cadre d’un article publié dans son journal « La Dépêche » intitulé « L’assassinat crapuleux du Colonel Madjoulba, et si le Général Félix Kadangha Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo ? », le journaliste inculpé est gardé à vue à la BRI pendant des jours.
Il était accusé de plusieurs chefs d’inculpation, notamment la diffusion de fausses nouvelles incitant à la révolte contre l’État et des atteintes à l’honneur du président. Cette détention avait suscité une vive réaction de la part de Reporters sans frontières (RSF), qui avait exigé sa libération immédiate.
Avant la tracasserie judiciaire qui l’a conduit en prison, le directeur du journal La Dépêche a, pour le même article, essuyé la foudre de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, (HAAC) qui a suspendu de parution, son organe pour une durée de trois mois.
Désormais au Togo, l’arrestation et la détention de journalistes au Togo semblent être la règle et la dépénalisation du délit de presse, l’exception, en dépit des textes en vigueur. En novembre der- nier, deux journalistes ont été incarcérés pendant dix-huit jours pour diffamation envers un ministre. En mars 2023, deux autres journalistes ont été condamnés à trois ans de prison pour outrage à l’autorité et propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux, suite à des plaintes de ministres.
Tout en remerciant les autorités judiciaires pour cette liberté sous caution, il revient aux organisations de presse de faire le plaidoyer pour une vraie dépénalisation de la presse. L’image du pays en dépend.
LC

