Fabre: «C’est de la provocation»
Daté : «C’est de la pagaille»
LTDH : «Il faut le retrait pur et simple du texte»
Alors que les états-majors des partis politiques s’apprêtent à démarrer la campagne pour le double scrutin législatif et régional, un communiqué de la présidence de la république en date du 3 avril 2024 lu à télévision nationale a mis un coup d’arrêt au processus électoral. Ces élections sont reportées sine die. Ce nouveau report suscite des questionnements à ne point finir.
Le communiqué révèle que le Président de la République a accordé une audience au bureau de l’Assemblée Nationale Lomé, hier mercredi au sujet du renvoi de la loi portant modification constitutionnelle pour relecture au parlement. Le bureau de l’Assemblée Nationale souhaite à cet effet ouvrir des discussions avec l’ensemble de la classe politique y compris les opposants à la réforme. «Le Président de la République, attentif à l’intérêt manifesté par les populations à l’endroit de cette importante réforme, et dans un esprit d’ouverture et de dialogue constructif, a encouragé les députés à rester à l’écoute de tous les acteurs concernés, en vue de tenir compte de toutes les contributions tendant à enrichir notre Constitution» renseigne le communiqué. Afin d’accorder du temps au dialogue constructif, l’assemblée a négocié un report du double scrutin. «En réponse, le Bureau de l’Assemblée Nationale a souhaité disposer de quelques jours pour engager de larges consultations avec toutes les parties prenantes de la vie nationale. En conséquence, le gouvernement procédera à un léger réaménagement du calendrier des élections législatives et régionales initialement prévues le 20 avril 2024» poursuit le texte. Le communiqué ne donne aucune nouvelle date pour la tenue de ce double scrutin dont la campagne était censée démarrer ce jeudi 04 avril. Rappelons que c’est la deuxième fois que ces élections législatives et régionales sont reportées en moins de 2 mois. Ces élections étaient initialement prévues pour se tenir le 13 avril dernier. Cette date a été reportée au 20 avril prochain par le gouvernement à la suite de concertations entre les acteurs politiques alors que le gouvernement avait recommandé que ces élections se tiennent en 2023 puis avant la fin du 1er trimestre de 2024. Ces reports successifs du double scrutin et l’obstination du gouvernement à opérer un changement de constitution suscitent des questions dont seul le gouvernement connaît les réponses. Qu’est ce qui fait autant gesticuler l’exécutif ? Pourquoi une telle précipitation dans une démarche visant à modifier de façon substantielle le texte fondamental de la république à la veille d’une élection législative censée recomposer un parlement entièrement composé de député pro mouvance présidentielle? Que cache finalement ce report alors que les candidats se sont déployés sur le terrain pour démarrer la campagne aujourd’hui? Acheminons-nous vers une promulgation du nouveau texte par le Chef de l’Etat ? Pour le président de l’ANC, ce report frise la provocation. De son côté, le président du CAR, Yao Daté considère que c’est une véritable pagaille. Pour sa part, la LTDH demande le retrait pur et simple du texte.
Romaricos

