Depuis un certain temps, au Togo, l’organisation d’une cérémonie d’hommage national aux illustres disparus ayant rendu d’énormes services au pays, ne se déroule plus comme on l’espère. Le pouvoir donne l’impression de réserver cet honneur à une catégorie d’illustres disparus. Une attitude qui ne manque pas de susciter des frustrations au sein des populations qui y voient une manœuvre visant à diviser non seulement les vivants, mais aussi les morts.
Un hommage national a été rendu par la nation togolaise ce vendredi 06 septembre 2024 à l’Archevêque métropolitain de Lomé Mgr Nicodème Anani Barrigah-Benissan. La cérémonie a été présidée par Mme le Premier ministre Victoire Tomégah-Dogbé, représentant le Président de la République SEM Faure Essozimna Gnassingbé, en présence du Président de l’Assemblée nationale Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, des évêques de la conférence des évêques du Togo, des présidents des institutions de la République, des membres du gouvernement, du corps diplomatique et des autorités administratives, civiles, militaires et traditionnelles.
Contrairement à Mgr Barrigah-Benissan qui aura marqué l’histoire du Togo par sa foi, son dévouement et son amour pour son pays, d’autres illustres disparus unanimement reconnus pour leur dévouement et leur amour pour le pays, n’ont pas eu droit à leur mort, au même cérémonial national. S’ils ne sont pas enterrés à la sauvette pour certains, ils le sont suite à des obsèques ordinaires sans aucune empreinte d’une reconnaissance de l’Etat pour d’autres. Réaction d’un acteur de la société civile : « Il semble que la décision d’organiser un hommage national, relève du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat.
Même si c’est le cas, il faut convenir que les moyens utilisés pour l’organiser n’appartiennent pas à ce dernier en propre, mais à l’Etat. Donc on ne doit pas mettre de différence entre les illustres disparus au niveau de l’organisation des cérémonies d’hommage national ». Une cérémonie d’hommage national est présidée par le président de la République ou son représentant. Elle a pour but d’honorer des femmes ou des hommes politiques, des militaires, des artistes ou des victimes d’attentat…
C’est le chef de l’État qui décide si un hommage national doit être organisé ou non. La façon dont elle se décide ces dernières années, semble indiquer que tous les illustres disparus ne sont pas logés à la même enseigne. Cette façon de procéder n’est pas sans créer des frustrations dans un pays où les discours politiques débordent des thèmes comme, cohésion nationale, concorde nationale, union, paix etc…
En ces périodes de fortes tensions politiques dues à l’adoption et promulgation d’une nouvelle constitution qui suscite une désapprobation générale qui fait craindre des lendemains difficiles pour ce pays, on doit faire l’économie de toute action susceptible de frustrer davantage. JNT

