Depuis l’attaque de Tinzaouatène qui a fait des dizaines de victimes dans les rangs des forces armées maliennes FAMA, l’Union Africaine s’est terrée dans un silence qui en dit long sur son mépris envers le peuple malien. Ce silence coupable et inacceptable de l’organisation continentale, prouve à suffisance son inféodation aux forces occidentales obscurantistes qui alimentent l’instabilité en Afrique de l’ouest depuis des décennies. Mis à part la réaction des organisations de la société civile sénégalaise, aucune organisation qu’elle soit continentale ou internationale n’a pu s’en indigner.
L’Ukraine soutenue par des pays occidentaux a officiellement reconnu avoir agressé le Mali par l’intermédiaire des rebelles touareg. « Les rebelles touaregs ont reçu les informations nécessaires » a lâché Andrii Yusov, Porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien. De surcroît l’ambassade d’Ukraine au Sénégal a publié une vidéo sur Facebook se ventant de cette déclaration Yusov qui évoque « l’assistance ukrainienne apportée aux rebelles dans le cadre de ces conflits ».
Mais, le gouvernement corrompu de Kiev en guerre par procuration contre sa voisine la Russie pour préserver les intérêts occidentaux au prix du sang de son peuple, a tenté de relativiser les propos de son ambassadeur comme si ces genres de contorsions sont uniquement et exclusivement l’apanage de certains gouvernants.
Face à un aveu aussi gravissime qui aurait pu soulever un tollé d’indignation et des réactions musclées pour décourager un état voyou comme l’Ukraine et prouver que l’Afrique n’est pas le pré carré de l’Occident, l’Union Africaine et ses partenaires de l’Union Européenne et l’ONU ont fait un black-out sur cette tentative de déstabilisation d’un pays souverain, le Mali.
Seules 9 organisations de la société civile sénégalaise et tardivement la CEDEAO ont réagi. Dans un communiqué, les sénégalais ont déploré une situation sécuritaire « alarmante » au Sahel dans le contexte des attaques effectuées par des « groupes terroristes financés et formés par l’Occident ». «Nous, organisations de la société civile sénégalaise dénonçons le soutien de l’Ukraine aux groupes terroristes et invitons les autorités sénégalaises à prendre leurs responsabilités. Il est inconcevable que la diplomatie ukrainienne établie à Dakar mène une campagne de propagande contre l’État malien ou quelconque État africain», indique le communiqué. Ces organisations témoignent aussileur soutien aux Forces armées maliennes et aux Forces armées de l’AES.
Le péché originel du désormais dirigé par un président patriote, est d’avoir renoncé à un partenariat déséquilibré au bénéfice de certains pays occidentaux, qui, à la lumière de l’agression ukrainienne, peuvent être catégorisés comme soutiens aux terroristes du sahel.
En effet, les missions françaises au Sahel coûtaient plus d’un milliard FCFA aux contribuables maliens pendant plus de 10 ans. Mais, aucun résultat tangible n’a été obtenu. Au contraire, les djihadistes proliféraient et exploitaient les ressources nationales du Mali sans être inquiétés. De surcroît, les FAMA n’avaient pas le droit d’accéder à certains endroits du pays sans l’autorisation des partenaires occidentaux.
C’est à ces genres de partenariats que le Mali a décidé de renoncer qui lui valent toutes les critiques des marionnettes à solde des prédateurs de la stabilité et du développement du continent africain.
Quelle est l’éthique que la communauté internationale tente de défendre dans le monde ? La réponse réside sans doute dans la position occidentale face à la Russie.
Au nom des conventions universelles, l’agression d’une tierce nation est inacceptable. Les puissances occidentales soutiennent l’Ukraine à se défendre contre la Russie sous prétexte qu’elle est victime de son agression en occultant tous les mobiles qui justifient l’opération militaire russe. Mais en Afrique, l’Ukraine a le droit d’agresser le Mali sans être inquiétée. Le Mali est donc une nation inférieure et les dispositions internationales ne s’appliquent pas elle pour avoir refusé de se soumettre au diktat des nations civilisées, développées et puissantes. Telle est à retenir du silence de la communauté internationale.
Le Togo, une victime du terrorisme comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, doit en tirer toutes les conclusions nécessaires et prendre son destin en main. L’avenir de l’Afrique ne réside pas dans des partenariats où les seules les puissances occidentales en tirent d’énormes profits.
Les pays confédérés de l’Alliance des Etats du sahel ont décidé de prendre courageusement leur destin en main. Le chemin de leur salut sera plein d’embûches. Seuls les persévérants se feront respecter et feront respecter leur peuple. Le Togo, aussi victime du terrorisme, doit entièrement s’assumer et faire de sa souveraineté une priorité nationale avec l’implication de tous les acteurs de la vie publique.
Néné

