A l’aune de sa désintégration avec la création de la Confédération des Etats du Sahel par des dissidents, l’organisation sous régionale a prouvé son incapacité à faire face aux défis de la gouvernance démocratique qui s’impose à elle. L’on est en droit de se demander que veut au juste la CEDEAO si elle viole ses propres textes.

Prenant acte de l’élection législative au Togo sur fond de changement de la constitution en pleine période électorale, en déphase avec les textes, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont la gorge sèche fasse au Mali, Niger et Burkina Faso et sont doux avec la Guinée Conakry.

Heureusement que le président Togolais Faure Gnassingbé désigné co médiateur dans la crise CEDEAO – AES, n’a pas effectué le déplacement d’Abuja et s’est fait représenter par son ministre des affaires étrangères, prouvant ainsi sa fidélité à sa ligne diplomatique de même à mettre ses pairs à l’épreuve du respect des textes qu’ils se sont dotés. On aura beau accuser Faure Gnassingbé de violer les textes dans son propre pays, mais il ne s’est pas fait comptable de la violation du « Protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité ». En son article 2 alinéa 1, ‘’Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques’’, le protocole a fixé le seuil de la période de modification des textes en année électorale.

Avec l’intelligence politique qu’on lui reconnaît, Faure Gnassingbé a laissé la possibilité à ses pairs d’apprécier le processus de changement de la constitution du pays, qui ont pris acte de son raz de marée et lui ont accordé toute la légitimité nécessaire à tenter de ramener les pays sahélien à l’Ouest. Mission impossible au regard de la déception qui a caractérisé le communiqué final dont en voici quelques extraits.

29. En ce qui concerne le Togo, la Conférence prend note de l’adoption d’une nouvelle Constitution par l’Assemblée nationale. Elle félicite le Gouvernement et le peuple pour le bon déroulement des élections législatives et régionales. La Conférence encourage les autorités et les parties prenantes togolaises à continuer à privilégier le dialogue en faveur de la cohésion sociale et de l’unité nationale.

38. En ce qui concerne la situation avec l’Alliance des États du Sahel (AES), la Conférence exprime sa déception face au manque de progrès dans les interactions avec les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger et instruit le Président de la Commission de faciliter une approche plus vigoureuse conformément aux décisions du Sommet Extraordinaire du 24 février 2024. En outre, la Conférence demande à la Commission d’élaborer un plan d’urgence prospectif à son intention pour faire face à toutes les éventualités dans les relations avec les pays de l’AES, en tenant compte des exigences de l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO de 1993. En outre, la Conférence instruit la Commission de soutenir tous les efforts de médiation en cours en vue de mettre fin aux tensions entre la République du Bénin et la République du Niger.

39. La Conférence désigne S.E. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, Président de la République du Sénégal comme Facilitateur de la CEDEAO dans les discussions de la Communauté avec l’AES (Burkina Faso, Mali, Niger), en collaboration avec S.E. Faure Essozimna Gnassingbé,

Président de la République Togolaise.

40. La Conférence se félicite de l’offre de S.E. le Général Umaro Sissoco Embaló, Président de la République de Guinée Bissau, de soutenir les discussions, en particulier avec le Burkina Faso.

RN